Souvent cité en exemple pour sa stabilité et son processus démocratique, le Bénin jouit d'une bonne réputation auprès de la communauté internationale. Le nouveau président, Yayi Boni, élu le 6 avril 2006, tente d'assainir les institutions nationales et de mettre fin à la corruption. Cet ancien banquier peine pourtant à maintenir son pays sur la pente ascendante. Le port de Cotonou, par exemple, ne parvient toujours pas à transformer sa position géographique en atout économique, malgré les perturbations du port d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. La filière du coton, pilier de l'économie, connaît aussi des difficultés. Représentant 14% du PIB et 75% des exportations, cette production est victime de son organisation trop complexe.
Les dysfonctionnements sont légions et influent sur la productivité. Ainsi, en 2006, les surfaces ensemencées ont baissé de 30%. Ces difficultés pourraient affaiblir fortement le pays car, sur une population de 7 millions d'habitants, 3 millions bénéficient encore des revenus monétaires du coton.
L'agriculture demeure un secteur clé qui emploie 55% de la population active. Paradoxalement, le potentiel agricole du pays est sous-exploité. Si les productions traditionnelles de maïs, de manioc et d'ignames assurent l'auto-suffisance alimentaire dans les campagnes, le palmier à huile et l'amande de karité sont autant de filières délaissées. Seul point positif : l'interdiction sanitaire posée par l'Union européenne sur "l'exportation de crevette de la lagune" vient d'être lévée.
Dans le secteur secondaire, l'industrie reste embryonnaire. Les compagnies de télécoms, d'électricité et d'eau n'ont pas connu les privatisations annoncées par Mathieu Kérékou, ex-président. Avec une croissance en baisse et une corruption latente, le pays souffre d'une grande vulnérabilité économique.

Les difficultés de la filière du coton et les possibilités agricoles laissées en friche sont engendrées par un dysfonctionnement de l'organisation agricole béninoise. Le Bénin a opté, depuis 1992, pour une filière privée intégrée au niveau national. Le résultat : une organisation complexe, peu performante et pas assez concurrentielle. La Société Nationale pour la promotion agricole (Sonapra) partage la gestion de la production et de la distribution des récoltes avec des groupements professionels et des tructures particulières chargées et de gérer les opérations spécifiques. Ce système implique une discipline stricte et des équilibres fragiles, nécessitant un arbitrage de l'Etat. Toujours absent pour l'instant... .
PNB 2006:140è/230
PNB/hab.2005:196è/230
Parité du pouvoir d'achat: 1160 dollars
(227% du PNB/hab.)