La Guinée a connu, en janvier et février 2007, des émeutes qui ont fait, au total 120 morts. Les grèves et les manifestations ont opposé les syndicats au Président Lansana Conté. A l'origine de ces violences, la nomination au poste de Premier Ministre d'Ugène Camara, jugé trop proche du pouvoir. Une grève générale a paralysé le pays pendant plusieurs semaines déstabilisant l'économie. L'arrivée de Lansana Kouyaté au poste de Premier Ministre a permis de calmer les syndicats à la mi-février 2007.
    Malgré ce violent conflit, la Guinée est habituellement épargnée par les tensions. C'est le pays le plus riche de la sous-région, grâce à un sous-sol qui renferme près de deux tiers des réserves mondiales de bauxite, sans compter les autres ressources minières comme l'or, le diamant et le fer. Le secteur minier compte pour 70% des exportations. Mais cette richesse est mal redistribuée et seule la petite minorité au pouvoir en profite.
Du coup, le pays ne parvient pas à sortir la tête de l'eau. L'augmentation de la croissance en 2006 n'y a rien fait. L'inflation, qui avoisinne les 30%, pénalise grandement le niveau de vie des Guinéens : les prix du sac de riz ont atteint la valeur de deux salaires de fonctionnaires. Pour poser les bases d'une économie stable, l'inflation doit être ramenée, selon les intitutions internationales, à 15%. Le gouvernement doit aussi mettre en place des réformes structurelles. Autre problème, la corruption, qui n'inspire pas confiance aux investisseurs étrangers.    La Guinée essaie de renouer avec le FMI et la Banque mondiale, qui avaient coupé les ponts en 2003, avec un agenda compatible avec le Programme de réduction de la pauvreté. En mai 2007, la France et les Etats-Unis ont débloqué 3 milliards de francs CFA pour aider le pays. Autre subvention, les 7 millions d'euros délivrés par le PNUD (Programme des nations unies pour le développement) pour assainir le processus électoral.

Depuis 1984, Lansana Conté diriged'une main de fer la Guinée. Or, le Président, âgé de 72 ans, est atteint de leucémie. Il refuse cependant de quitter le pouvoir. Il a mêmenommé, en mai 2007, à la tête de la Banque centrale, un de ses proches. Une manière de garder la main malgré les reproches que la Communauté internationale et les syndicats guinéens lui adressent.