Voici venu le temps de la reconstruction . Le Rwanda nourrit de grandes ambitions et souhaite devenir l'une des puissances économiques des Grands Lacs. Première étape : un programme d'orientation nommé "vision 2020" adopté en 1999. Le gouvernement y a défini les grandes lignes de sa stratégie, à commencer par une modernisation de l'agriculture. Pour l'instant, 90% de la population en vit et le secteur représente 40% du PIB. Or, en janvier 2007, le FMI a déclaré l'économie rwandaise trop dépendante de l'agriculture. Avec "Vision 2020", un Rwandais sur deux devrait vivre de secteurs non-agricoles. Grâce au secteur de l'énergie, par exemple. La construction d'une première centrale est prévue entre 2008 et 2010, pour permettre la production de gaz naturel dissous dans les eaux du lac Kivu. Autre réforme : moderniser l'économie en axant le développement du pays sur les technoligies de l'information et de la communication (TIC). Le but de ces changements : transformer le Rwanda en Singapour africain, reliant l'est à l'ouest. Passerelle entre l'Afrique francophone et anglophone, le Rwanda deviendrait un centre de services financiers. Une zone de libre-échange devrait être ouverte en 2008. En effet, en juillet 2007, le Rwanda a intégré la communauté de l'Afrique de l'Est - qui vise une intégration monétaire et douanière-, et le pays entend bien faciliter l'installation de cette zone franche à Kigali.
Mais le Rwanda est encore loin de ses rêves. Le pays a réalisé un PIB de seulement 2,4 milliards de dollars en 2006. En outre, tenir la croissance exige des moyens ( infrastructures, ressources énergétiques ) et une politique économique stable. Si le FMI a félicité le Rwanda pour ses efforts, il n'en a pas moins regretté sa grande dépendance aux aides internationales qui participent à la moitié du budget du Rwanda. L'aide extérieure se chiffre à 300 millions de dollars par an. L'initiative PPTE (pays pauvres très endettés) a effacé 80% de la dette extérieure. Mais le gouvernement doit faire des progrès sur certains plans. C'est ainsi que Kigali va accélerer les réformes structurelles pour finaliser les privatisations, stabiliser le système financier, améliorer la compétitivité des entreprises et sécuriser l'environnement des affaires. Le Rwanda a reculé de la 83è place à la 121è sur le plan de la corruption.